Texte de présentation Épique, virevoltant, frondeur et merveilleux. Voilà ce qui arrive quand un cinéaste et un acteur entrent en parfaite symbiose avec leur sujet. Le metteur en scène c’est Alexandre Volkoff, jusqu’alors synonyme de respectabilité. L’acteur c’est le bondissant Ivan Mosjoukine, improbable croisement entre Bela Lugosi et Douglas Fairbanks. Et enfin le sujet : l’homme qui fit de son nom le symbole de la séduction et qui fut tour à tour dans le désordre abbé, magicien, banquier, escroc, joueur professionnel, musicien, espion, spadassin et bien d’autres choses encore, le célèbre Giacomo Casanova. À vie peu commune, moyens peu communs. Casanova le film sera donc une superproduction fastueuse, un ébouriffant film d’aventures comico-épique aussi bien qu’un hymne à la libre pensée et à l’érotisme. Et pendant que Volkoff déploie une élégante mise en scène transpercée de moments sur-vitaminés, Mosjoukine, lui, apporte une énergie hors du commun à son personnage, transformant Giacomo Casanova en une force anarchisante que rien ni personne ne peut enchaîner. Impossible de ne pas se rallier à la cause de ce grand libertin lorsque ce dernier ridiculise les grands de ce monde. Difficile de ne pas craquer lorsque l’habile séducteur embroche sur son épée une dizaine de roses jetées par un rival mécontent et offre la brochette fleurie à sa nouvelle conquête. Difficile aussi de rester de marbre devant cette « danse des épées » où une tripotée de donzelles armées de fleurets s’effeuillent langoureusement en ombre chinoise, les épées servant à calmer l’ardeur de ces messieurs. Plus de quatre-vingts ans après sa réalisation, Casanova ne supporte toujours pas le poids des chaînes de la prison des valeurs sûres et oppose, à une certaine idée d’un cinéma muet figé, espièglerie, sensualité et insoumission. |
le mercredi 31 mai 2017 à 21h00 (Salle des Fêtes - Anères) Musique interprétée par : Ignacio Plaza-Ponce (Piano), Alexis Thépot (violoncelle), Corentin Marillier (percussions, vibraphone) |