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Le Diable dans la ville
de Germaine Dulac
avec Léon Mathot, René Donnio, Albert Mayer
1925 / France / 1h20 / DCP
Copie : Gaumont Pathé Archives / Fondation Jérôme Seydoux-Pathé
Au XVe siècle, dans une petite ville imaginaire. Des contrebandiers se sont installés dans la Tour Grise, une partie des remparts abandonnée depuis longtemps. Mais, un jour, le bailli décide de mettre en vente la tour pour combler une partie des dettes de la ville. Personne ne se porte acquéreur jusqu’à ce que Marc Herner, un étranger, arrive et l’achète pour s’installer en ville...
Lorsque Germaine Dulac réalise Le Diable dans la ville en 1924, elle est déjà reconnue comme l’une des figures incontournables du cinéma français. Ses films rencontrent un franc succès et ses conférences autour de l’art cinématographique sont régulièrement retranscrites dans la presse spécialisée. Elle y établit un rapport entre musique et cinéma et qualifie certains films de symphonies musicales. En empruntant au vocabulaire musical pour produire des analyses, elle démontre comment, comme la musique, le cinéma peut traduire l’intraduisible : le rêve. Le Diable dans la ville déploie les premières applications de ses théories. Les scènes d’hallucination explorent en effet la puissance hypnotique du cinéma par l’usage de distorsions et de surimpressions. Elles autorisent une nouvelle forme de langage cinématographique et préfigurent du chef d’œuvre inspiré d’un rêve d’Antonin Artaud que réalisera Germaine Dulac quelques années plus tard, La Coquille et le Clergyman.
Céline Pluquet / Festival d’Anères
Piano : Antonio Coppola |