Vendredi 17 mai 2024

à 17 h


Belphégor
Episode 2 : De mystère en mystère
de Henri Desfontaines
avec René Navarre, Elmire Vautier, Jeanne Brindeau
1927 / France / 1h08 / DCP
Copie : Fondation Jérôme Seydoux - Pathé
Restauration 4K avec le soutien du CNC, à partir du négatif original Pathé complété d’un internégatif. Travaux menés en 2021 par l’Image Retrouvée (Paris-Bologne).

« Mais enfin, savez-vous qui est Belphégor ? » Telle était la question que l’on entendait voler de bouche en bouche, mercredi dernier, à la sortie de la présentation du cinéroman d’Arthur Bernède à l’Empire. C’est dire à quel point l’auteur de Judex, de Vidocq, de Mandrin, a su captiver, intriguer et saisir les spectateurs. Arthur Bernède et son metteur en scène viennent de gagner une belle partie. Le roman policier, pensait-on, est fini, tous ses trucs sont devinés dès les premières images, le genre est usé ! Et voilà soudain le créateur du plus fameux d’entre eux qui s’écrie : « Nous allons voir ! » Sous une forme entièrement rajeunie, complètement transformée, il nous présente une oeuvre attachante, mystérieuse, bâtie comme seul un maître du genre était capable de la bâtir et qui attache tout le monde à son énigme. C’est un véritable tour de force, la meilleure preuve de vitalité et de puissance que l’on pouvait opposer aux homélies prématurées de tous les nécrologues intéressés. Toutes les qualités, les dons et le métier qui ont fait de longue date la réputation inébranlable d’Arthur Bernède se sont montrés, réunis dans Belphégor, dans leur complet épanouissement. La trame de ce cinéroman est de la logique la plus impitoyable comme la plus décevante pour tous les pronostics, l’intrigue est conduite avec une maîtrise d’une habileté étonnante, l’intérêt rebondit sans cesse, il semble que l’on va pouvoir dire quelque chose, pressentir le mouvement de l’action, mais le romancier a tôt fait de jeter à terre d’une chiquenaude vos fragiles pronostics et ses héros vous donnent l’impression de se payer aimablement votre tête.

Cinémagazine, 1927 – n° 4, 28 janvier 1927

Piano : Benjamin Moussay